Geoffrey Pauchard design workshop
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Bas les masques

2020,

 

Dans un contexte de mise en danger extrême de la culture, nous sommes coupés des regards de celles et ceux qui habituellement permettent à notre société d’effectuer un retour sur elle-même, nous offrant un matériau capable de transformer nos propres regards. Nous sommes plongés dans l'obscurité depuis plus d’un an, spectateurs d’une nouvelle forme de vide existentiel, d’une crise sanitaire transformée en crise culturelle révélant le caractère totalitaire de notre système.

 

À défaut de fermer les espaces culturels dits « non essentiels », l’exécutif aurait pu choisir de faire appel aux créateurs contemporains et faire confiance à leur capacité de réinvention et d’adaptation afin de concevoir des oeuvres en adéquation à ces nouvelles problématiques, permettant ainsi de créer des interstices réflexifs durant cette période chaotique.

Le miroir est placé au centre de cette installation. Aussi troublant que nécessaire, son reflet nous renvoient à nous-mêmes et simultanément à cet autre que je suis aussi. Il revient sur la question du point de vue du spectateur, évolutif et changeant. Il s’agit de transformer l'expérience intime du reflet - non pas se regarder pour soi en soi-même - en expérience partagée, ludique, participative - mais se regarder dans l’autre avec lui.elle. 
Dans le respect des mesures barrières de la crise sanitaire, cet espace propose un scénario bis s’inscrivant dans une forme de design spéculatif reprenant à son compte les structures de protection en plexiglass des guichets présents dans les espaces publics et privés. Ce dispositif interroge notre expérience dans la prise de conscience de notre corps et de notre visage. Initialement le stade du miroir est le stade psychologique où l’enfant apprend à distinguer son corps de celui des autres corps. Or en troublant précisément les caractéristiques physiques du miroir, une nouvelle image spéculaire se crée, elle brouille nos limites physiques, nous apparaissons ensemble à travers quelqu’un.e d’autre. 

Alors même que la distance physique génère de plus en plus de comportements anxieux, le fait de faire tomber les masques et d’inviter chaque participant à jouer avec son reflet de façon infinie au travers du reflet d'autrui, rappelle combien il est essentiel de ménager des espaces dissidents où les corps ont des droits, où les visages se rencontrent.

Installez-vous face-à-face, ôtez votre masque et amusez-vous !

texte écrit par Sarah Viguer

Bas les masques

2020,

 

Dans un contexte de mise en danger extrême de la culture, nous sommes coupés des regards de celles et ceux qui habituellement permettent à notre société d’effectuer un retour sur elle-même, nous offrant un matériau capable de transformer nos propres regards. Nous sommes plongés dans l'obscurité depuis plus d’un an, spectateurs d’une nouvelle forme de vide existentiel, d’une crise sanitaire transformée en crise culturelle révélant le caractère totalitaire de notre système.

 

À défaut de fermer les espaces culturels dits « non essentiels », l’exécutif aurait pu choisir de faire appel aux créateurs contemporains et faire confiance à leur capacité de réinvention et d’adaptation afin de concevoir des oeuvres en adéquation à ces nouvelles problématiques, permettant ainsi de créer des interstices réflexifs durant cette période chaotique.

Le miroir est placé au centre de cette installation. Aussi troublant que nécessaire, son reflet nous renvoient à nous-mêmes et simultanément à cet autre que je suis aussi. Il revient sur la question du point de vue du spectateur, évolutif et changeant. Il s’agit de transformer l'expérience intime du reflet - non pas se regarder pour soi en soi-même - en expérience partagée, ludique, participative - mais se regarder dans l’autre avec lui.elle. 
Dans le respect des mesures barrières de la crise sanitaire, cet espace propose un scénario bis s’inscrivant dans une forme de design spéculatif reprenant à son compte les structures de protection en plexiglass des guichets présents dans les espaces publics et privés. Ce dispositif interroge notre expérience dans la prise de conscience de notre corps et de notre visage. Initialement le stade du miroir est le stade psychologique où l’enfant apprend à distinguer son corps de celui des autres corps. Or en troublant précisément les caractéristiques physiques du miroir, une nouvelle image spéculaire se crée, elle brouille nos limites physiques, nous apparaissons ensemble à travers quelqu’un.e d’autre. 

Alors même que la distance physique génère de plus en plus de comportements anxieux, le fait de faire tomber les masques et d’inviter chaque participant à jouer avec son reflet de façon infinie au travers du reflet d'autrui, rappelle combien il est essentiel de ménager des espaces dissidents où les corps ont des droits, où les visages se rencontrent.

Installez-vous face-à-face, ôtez votre masque et amusez-vous !

texte écrit par Sarah Viguer
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